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Un texte écrit à cinq voix + une performance poético-musicale avec le Tigre

Yves Altazin

Vania Conan

Sylvie Gaudin

Michel Fernandez

Le Tigre élastique

18 novembre 2023

je tractopelle des listes de mots,

inspire une flaque, expire un rire, souffle dans un rideau

ton regard tendresse la joie d’un battement léger

viens, nous irons rétrécir la distance de nos échos

et tricoter nos histoires élastiques

 

mon œil élastique tricote des histoires d’œil élastique

 

je glisse sur l’écho de tes lumières

avance sur le fil tendu entre les murs de mes silences

flèche l’espace de mes intentions

je m’enroule et tu crois que je suis toujours là

YVES

Je m’enroule et tu crois que je suis toujours là

Je m’enroule des langes au linceul

La vie araignée tisse sa toile

Trame rugueuse, coton doux, un monde en soie

Mailles serrées entrelacs et rivières

Où se logent nos sentiments enlacés

L’idée du temps prend sa racine

Intemporelle

Un temps pour tout, un temps pour Nous

Et pourtant je me défile, me débine, me débobine

Le temps derrière m’abandonne

Et moi je m’enfuis

Je passe, trépasse de près

Juste sous la ligne

Ligne d’horizon, ligne du temps

La respiration d’un instant

Je souffle sur mes yeux frottés à la ligne

je souffle sur mes yeux frottés à la ligne

traque mes contours au marteau-piqueur

distance ta peau de la mienne

colère la mémoire de mon corps armure

 

VANIA 

Colère la mémoire de mon corps armure

des griffures cinglantes s’arrêtent au beffroi

tes rênes me jumentent au pas de la porte

mon vélo a valsé de tes écorchures vives

le sang qui gèle, au rivage vide

Hors de moi – stop !

Tu regardes ailleurs

Le soleil se lève ce matin à nouveau

Je te douceur ta ma journée sur la pointe de nos pieds

je te douceur ta ma journée sur la pointe de nos pieds

je rebondis rebondis rebondis sur les petites notes de pluie

nous irons sauter dans les flaques des enfances aux pieds nus

demain j’ai quatorze ans

SYLVIE

Demain j'ai 14 ans

Regarde droit  devant

 enjambe les trous noirs

 et pourchasses tes rêves

 j’ai  14 ans et je passe du rire aux larmes

Adolescente, je descends les marches de la terrasse.

La chaise longue aux rayures mauves, m’offre un lieu pour rêvasser

Tu viens t’assoir à mes cotés

Tes yeux me regardent comme une enfant

Rassure-moi, je veux encore jouer

Tes paroles m’englobent

Tes mots étirent ma joie

tes mots étirent ma joie

j’oublierai pas mes premières fois j’oublierai pas mes premières fois j’oublierai pas

mon œil neuf enfance nos demains d’un battement de cil

attrape mes possibles / si tu peux

MICHEL

Attrapes mes possibles si tu peux !

Si tu peux, si tu peux, si tu peux, si tu peux…

Si tu veux ! Rejoins moi ?

La possibilité d'une ile disait l'autre…

 

Suspendu

Au dessus du ciel

Ni froid ni chaud

Ni chauve, le monts !

Ni vierge non plus

 

Attrape moi si tu peux, mon œil élastique t'entreprend ?

Fil doux doux sur l'écheveau sacré de la vie, Mon œil…

élastique tricote des histoires d'œil élastique.

 

VANIA

Mon œil élastique tricote des histoires d’œil élastique

la marelle sautille au gré des dés lancés

je ferme les regards sur un seul pied levé

le vent me revient vitement

je roule par terre en riant dans la boue fuyante

J’ai couru dans le bois, dans le bois

le bois battait très fort

tu poursuivais le loup, apeuré(e?) dans la nuit

j’ai râpé de côté

j’ai crié de retour

écoute la tension de mes circulations

écoute la tension de mes circulations

j’ai fermé les yeux sur mon ventre ouvert et je me suis retournée

je terre mère la force de mes blessures

je hurle vois-tu

MICHEL
Je hurle, voix-tu !

Non ? Tu ne vois pas ?

Dans le noir tous les pires sont possibles,

Tous les songes peuvent mentir.

Alors hurler que les décibels allumes les alarmes,

que la lumières consume toutes supercheries !

Sur le banc des accusés, sur le blanc de la mort :

||: Le vrai se révèle où s'étale le vide :||

J'irais !

Après la fin de la terre, j’irais

J'irais où tu ne sera pas

j’irai où tu ne seras pas

danserai sur les petits tas de vos poussières fanées

j’inventerai qui je suis

dessinerai le monde à main levée jusqu’à écraser nos cicatrices

SYLVIE

Je dessinerai le monde jusqu'à écraser nos cicatrices

 je décroche un de tes cils pour traverser une montagne

Ta pupille devient soleil et ta paupière une couverture

J’entremêle mes larmes pour former une rivière

Qui se déversera dans une mer azur

Je glisse sur le blanc de tes yeux pour rejoindre les neiges éternelles

Le chemin dans ton regard est long

Il trace ma ligne fuyante

Puis diverge à tes côtés

Sous les draps, la chaleur forme des déserts

Et chaque grain de sable tombera dans le sablier

Je froisse mes traversées

je froisse mes traversées

larme les traces de mes chutes

farandole les virgules dans le creux de mes phrases

je vais brûler ton bûcher et refroidir ta main

YVES

Je vais bruler ton bûcher et refroidir ta main

Cette main blessée qui ne tuera pas

Ton bûcher brulé sans crémation

Qui ne tuera pas

Laisser descendre les cendres

Doucement les paupières

Laissent le jour passer

Translucide

Ton regard se pose commode

Le temps d’une horloge biologique

Le renouveau du printemps

Encore une fois reviendra

La tendre pousse qui me pousse

Jusqu’à toi

Les cendres d’hier sont l’humus de la terre

Les fruits de demain

Tu retournes maraîchère à mon cœur

Enfin

Je basilic un monde qui t’ira bien

je basilic un monde qui t’ira bien

flotte sur le pollen de ma joie crue

j’envisage une absence

caravane ma vie curcuma

 

mon œil élastique tricote des histoires d’œil élastique

des histoires d’œil élastique

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