Le Tigre élastique
18 novembre 2023
je tractopelle des listes de mots,
inspire une flaque, expire un rire, souffle dans un rideau
ton regard tendresse la joie d’un battement léger
viens, nous irons rétrécir la distance de nos échos
et tricoter nos histoires élastiques
mon œil élastique tricote des histoires d’œil élastique
je glisse sur l’écho de tes lumières
avance sur le fil tendu entre les murs de mes silences
flèche l’espace de mes intentions
je m’enroule et tu crois que je suis toujours là
YVES
Je m’enroule et tu crois que je suis toujours là
Je m’enroule des langes au linceul
La vie araignée tisse sa toile
Trame rugueuse, coton doux, un monde en soie
Mailles serrées entrelacs et rivières
Où se logent nos sentiments enlacés
L’idée du temps prend sa racine
Intemporelle
Un temps pour tout, un temps pour Nous
Et pourtant je me défile, me débine, me débobine
Le temps derrière m’abandonne
Et moi je m’enfuis
Je passe, trépasse de près
Juste sous la ligne
Ligne d’horizon, ligne du temps
La respiration d’un instant
Je souffle sur mes yeux frottés à la ligne
je souffle sur mes yeux frottés à la ligne
traque mes contours au marteau-piqueur
distance ta peau de la mienne
colère la mémoire de mon corps armure
VANIA
Colère la mémoire de mon corps armure
des griffures cinglantes s’arrêtent au beffroi
tes rênes me jumentent au pas de la porte
mon vélo a valsé de tes écorchures vives
le sang qui gèle, au rivage vide
Hors de moi – stop !
Tu regardes ailleurs
Le soleil se lève ce matin à nouveau
Je te douceur ta ma journée sur la pointe de nos pieds
je te douceur ta ma journée sur la pointe de nos pieds
je rebondis rebondis rebondis sur les petites notes de pluie
nous irons sauter dans les flaques des enfances aux pieds nus
demain j’ai quatorze ans
SYLVIE
Demain j'ai 14 ans
Regarde droit devant
enjambe les trous noirs
et pourchasses tes rêves
j’ai 14 ans et je passe du rire aux larmes
Adolescente, je descends les marches de la terrasse.
La chaise longue aux rayures mauves, m’offre un lieu pour rêvasser
Tu viens t’assoir à mes cotés
Tes yeux me regardent comme une enfant
Rassure-moi, je veux encore jouer
Tes paroles m’englobent
Tes mots étirent ma joie
tes mots étirent ma joie
j’oublierai pas mes premières fois j’oublierai pas mes premières fois j’oublierai pas
mon œil neuf enfance nos demains d’un battement de cil
attrape mes possibles / si tu peux
MICHEL
Attrapes mes possibles si tu peux !
Si tu peux, si tu peux, si tu peux, si tu peux…
Si tu veux ! Rejoins moi ?
La possibilité d'une ile disait l'autre…
Suspendu
Au dessus du ciel
Ni froid ni chaud
Ni chauve, le monts !
Ni vierge non plus
Attrape moi si tu peux, mon œil élastique t'entreprend ?
Fil doux doux sur l'écheveau sacré de la vie, Mon œil…
élastique tricote des histoires d'œil élastique.
VANIA
Mon œil élastique tricote des histoires d’œil élastique
la marelle sautille au gré des dés lancés
je ferme les regards sur un seul pied levé
le vent me revient vitement
je roule par terre en riant dans la boue fuyante
J’ai couru dans le bois, dans le bois
le bois battait très fort
tu poursuivais le loup, apeuré(e?) dans la nuit
j’ai râpé de côté
j’ai crié de retour
écoute la tension de mes circulations
écoute la tension de mes circulations
j’ai fermé les yeux sur mon ventre ouvert et je me suis retournée
je terre mère la force de mes blessures
je hurle vois-tu
MICHEL
Je hurle, voix-tu !
Non ? Tu ne vois pas ?
Dans le noir tous les pires sont possibles,
Tous les songes peuvent mentir.
Alors hurler que les décibels allumes les alarmes,
que la lumières consume toutes supercheries !
Sur le banc des accusés, sur le blanc de la mort :
||: Le vrai se révèle où s'étale le vide :||
J'irais !
Après la fin de la terre, j’irais
J'irais où tu ne sera pas
j’irai où tu ne seras pas
danserai sur les petits tas de vos poussières fanées
j’inventerai qui je suis
dessinerai le monde à main levée jusqu’à écraser nos cicatrices
SYLVIE
Je dessinerai le monde jusqu'à écraser nos cicatrices
je décroche un de tes cils pour traverser une montagne
Ta pupille devient soleil et ta paupière une couverture
J’entremêle mes larmes pour former une rivière
Qui se déversera dans une mer azur
Je glisse sur le blanc de tes yeux pour rejoindre les neiges éternelles
Le chemin dans ton regard est long
Il trace ma ligne fuyante
Puis diverge à tes côtés
Sous les draps, la chaleur forme des déserts
Et chaque grain de sable tombera dans le sablier
Je froisse mes traversées
je froisse mes traversées
larme les traces de mes chutes
farandole les virgules dans le creux de mes phrases
je vais brûler ton bûcher et refroidir ta main
YVES
Je vais bruler ton bûcher et refroidir ta main
Cette main blessée qui ne tuera pas
Ton bûcher brulé sans crémation
Qui ne tuera pas
Laisser descendre les cendres
Doucement les paupières
Laissent le jour passer
Translucide
Ton regard se pose commode
Le temps d’une horloge biologique
Le renouveau du printemps
Encore une fois reviendra
La tendre pousse qui me pousse
Jusqu’à toi
Les cendres d’hier sont l’humus de la terre
Les fruits de demain
Tu retournes maraîchère à mon cœur
Enfin
Je basilic un monde qui t’ira bien
je basilic un monde qui t’ira bien
flotte sur le pollen de ma joie crue
j’envisage une absence
caravane ma vie curcuma
mon œil élastique tricote des histoires d’œil élastique
des histoires d’œil élastique